Début juillet, orange de godet,
Fin de l’été, orange de pâtissier.
Proverbe Nhours
Saviez-vous qu’il était parfaitement dangereux pour la santé de travailler avec ces températures ?
Si, si.
De toutes façons, si ça n’a pas déjà été prouvé scientifiquement, ça le sera bientôt.
Heureusement, je suis là pour prendre soin de vous.
Venez, il fait trop chaud pour rester à l’intérieur. Je vous emmène dans un jardin, au milieu des Rutacées.
…Yeux fermés. Une par une.
Patiemment, Pappolène teste les oranges.
La sélection se fait avant de cueillir. Le fruit, encore relié à l’arbre par le cordon ombilical de la branche, résonne mieux.
Et Pappolène qui sait entendre des choses que seuls les sages savent entendre, choisit avec soin.
Sous le velours de ses vieux doigts, les oranges se révèlent.
Elle ne doivent pas être trop sucrées.
Ni trop acides.
Et sans pépins.
Tout cela, ses mains le lisent en caressant les écorces.
Ces oranges là, de premier choix, seront destinées uniquement à la Pikaïkaïnel de Noël prochain.
Et celle de Pappolène est fameuse à Silvacane, et bien au-delà.
Les autres fruits seront récoltés à la fin de l’été et engrangés pour cuisiner marmelades, sorbets, biscuits moelleux et charlottes, tartes et écorces confites, mousses fondantes et gâteaux aux épices.
Pappolène aime bien ce moment solitaire, la tête immergée dans la fraîcheur du feuillage qui étouffe un peu les cris hystériques d’en bas.
Sa voix assourdie par les feuilles tente « mmmgrsfmmfhpas jouer avec mgrffmhhhnourriture… »
Un hurlement excité explique « on s’entraîne pour le Bouzkachiii ! »
Un son suraigu complète : » les oranges c’est des frouiits ! C’est pas vraiment de la nourrituuure ! »
Le Bouzkashi
……le bouzkachi, sport national préféré des Nhours.
C’est très simple : deux équipes se disputent un mouton, qu’elles doivent amener dans leurs buts respectifs. Ca galope partour, ça se castagne, on se met des baffes, les moutons volent, les nhours aussi, bref tout le monde adore ça.
